Transplantation cardiaque partielle réalisée aux HUG : première européenne
Transplantation cardiaque partielle : première européenne réalisée aux HUG
Une technique chirurgicale complexe permet de remplacer uniquement les éléments défaillants du cœur. Dans ce cas, seule une portion du cœur du donneur a été greffée afin de préserver le cœur d’origine de l’enfant, expliquent les Hospices Universitaires de Genève (HUG).
L’intervention a consisté à greffer les deux valves qui assurent l’éjection du sang hors du cœur, à savoir les valves aortique et pulmonaire. Le jeune patient se porte bien et poursuit sa convalescence sous surveillance médicale.
Un protocole inspiré des États‑Unis
Selon les informations diffusées par les HUG, cette approche s’inscrit dans une pratique initiée en 2022 aux États-Unis. Depuis, une trentaine d’interventions similaires ont été réalisées, toutes sur le sol américain.
Cas clinique et parcours médical
Le jeune patient souffrait d’un tronc artériel commun – une pathologie où les deux gros vaisseaux à la base du cœur fusionnent – et avait déjà subi trois opérations dans un autre canton. Il avait reçu des prothèses de valves biologiques et pouvait mener une vie quasi normale, mais ces valves ont progressivement dysfonctionné, notamment avec un rétrécissement sévère de la valve aortique (sténose).
Adressé aux HUG, le choix s’est porté sur une transplantation partielle plutôt que sur une nouvelle prothèse biologique ou une valve mécanique nécessitant un traitement anticoagulant à vie. Les équipes estimaient que les alternatives impliqueraient un nouveau geste chirurgical dans quelques années ou une anticoagulation non envisageable compte tenu des comorbidités.
Raisons et éthique du recours à cette approche
Les médecins ont indiqué que les symptômes s’aggravaient ces derniers mois et que le patient courait un risque vital important, ce qui a motivé le recours à une option thérapeutique innovante malgré des inconnues concernant les effets à long terme. Le médecin opérant a précisé cette situation comme une décision nécessaire face à une détérioration rapide de l’état du cœur.
Réactions des proches et perspectives
Les parents ont été informés des incertitudes liées au recul temporel, qui reste limité à trois ans. La mère du patient a évoqué un mélange de soulagement et d’espoir suscité par cette avancée novatrice pour son fils, âgé de douze ans, qui » connaît son corps mieux que quiconque » et qui était prêt à tenter une approche nouvelle plutôt qu’une vie en demi-teinte.
La Dre Julie Wacker, initiatrice du projet, a indiqué que cette intervention marque une étape importante pour son équipe. Selon elle, pour la première fois, l’enfant a pu frapper dans un ballon lors d’un exercice, signant une progression tangible dans le cadre de la convalescence.