Reflexion citoyenne sur l’avenir de la conservation du lac de la Gruyère dans le canton de Fribourg

Un appel à la décision populaire concernant la protection du lac de la Gruyère
Jean-Pierre Macherel, connu localement sous le pseudonyme de Bob Morlon, occupe la présidence du comité d’initiative pour un renforcement des mesures de protection du lac de la Gruyère. Originellement, cette initiative avait été lancée pour s’opposer à la réalisation d’un projet de vague artificielle longeant ses rives. Bien que ce projet ait finalement été abandonné, le comité a décidé de maintenir son initiative.
Selon Macherel, « même avec les outils législatifs actuellement disponibles, cela ne semble pas suffisant. Il est important de lancer un signal clair : nous souhaitons un développement respectueux et durable, en évitant toute forme d’extravagance », a-t-il exprimé dans le journal télévisé de 19h30 de la RTS, mardi dernier.
Une proposition d’inscription dans la Constitution fribourgeoise
Le texte de l’initiative prévoit l’inscription dans la Constitution cantonale d’une déclaration affirmant que : « Le lac de la Gruyère, ses abords et l’ensemble de ses rives, constituent un patrimoine naturel cantonal à préserver et à protéger. »
Deux visions divergentes pour l’avenir du site lacustre
Les arguments en faveur du maintien du statu quo
Les opposants à l’initiative, notamment le canton de Fribourg, les maires des communes riveraines et un comité dédié à la défense du cadre existant, jugent cette proposition excessivement contraignante. Bertrand Gaillard, maire de La Roche, indique que « l’ajout d’une telle disposition dans la Constitution, qui est de nature très générale, constitue une surcharge administrative susceptible d’entraver tout projet de développement. Cela pourrait freiner la dynamique locale. »
Une position défendue par les partisans de la protection renforcée
De son côté, Jean-Pierre Macherel soutient que des dispositifs existants tels que les zones d’activités ou les campings ne devraient pas être remis en question, mais plutôt encadrés et accompagnés dans une logique de développement durable. Selon lui, « il n’y a aucune raison de s’opposer à ce qui est déjà en place. Au contraire, l’objectif est de continuer dans cette direction pour mieux préserver le site. »
Les outils légaux actuels jugés suffisants par certains
Les opposants affirment que le cadre juridique actuel, notamment le plan directeur cantonal, offre déjà une protection efficace. Bertrand Gaillard précise : « La fiche de protection du patrimoine naturel, en classant le lac comme zone de paysage d’intérêt cantonal, couvre déjà la majorité des enjeux de préservation évoqués. Je pense que ces mesures sont largement suffisantes. »
Quel avenir pour le lac de la Gruyère ?
Tous s’accordent toutefois pour reconnaître la valeur écologique et paysagère du lac, dont la protection reste une priorité. La décision finale incombe désormais au peuple fribourgeois, qui devra se prononcer sur l’étendue de cette protection lors d’un vote à venir.
Sujet télévisé : Marion Tinguely
Adaptation web : Miroslav Mares