RDC et M23 signent à Doha une feuille de route vers un accord de paix global

Des représentants du gouvernement de la République démocratique du Congo et du mouvement M23 ont signé le Cadre de Doha pour un accord de paix global lors d’une cérémonie à laquelle assistaient des responsables des deux parties ainsi que des médiateurs américains et qataris.

Selon Benjamin Mbonimpa, porte‑parole de la délégation du M23 présente à Doha, ce document ne contient aucune clause contraignante et ne modifiera pas la situation sur le terrain. Le texte comporte huit chapitres dédiés aux causes profondes du conflit et ces volets seront négociés avant l’aboutissement d’un accord de paix global.

Le négociateur en chef du Qatar, Mohammed Al‑Khulaifi, a qualifié l’accord signé samedi d’historique et a ajouté que les médiateurs poursuivraient leurs efforts pour atteindre la paix sur le terrain.

Contexte et acteurs internationaux

Depuis plusieurs mois, le Qatar, les États‑Unis et l’Union africaine participent à des négociations destinées à mettre fin au conflit dans l’est de la RDC, une région riche en ressources naturelles où le M23 s’est imposé dans les grandes villes de Goma en janvier et Bukavu en février.

En juillet, Kinshasa et le M23 avaient signé à Doha une déclaration de principe en faveur d’un cessez‑le‑feu permanent, qui n’a pas mis fin aux combats, même si le front est resté relativement stable depuis mars.

Enjeux et positions des protagonistes

Kinshasa réclame le retrait des troupes rwandaises de son territoire. Kigali conditionne ce retrait à la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda, un groupe armé lié historiquement à d’anciens responsables du génocide rwandais et actif dans la région.

Le M23, de son côté, n’a jamais reconnu de liens avec Kigali et affirme vouloir renverser le régime du président Félix Tshisekedi tout en maintenant son contrôle sur les zones qu’il occupe.

Évolution du conflit et du cessez‑le‑feu

Les combats se poursuivent dans l’est du pays entre le M23 et l’armée congolaise appuyée par des milices locales, notamment autour de Walikale (Nord‑Kivu) et sur les hauts plateaux du Sud‑Kivu. Les deux camps s’accusent mutuellement de violations du cessez‑le‑feu conclu en juillet.