Prisonniers nord-coréens en Ukraine : appels à la défection et cadre juridique sud-coréen
Contexte et localisation des prisonniers nord-coréens
Des éléments issus du renseignement sud-coréen et d’outils d’évaluation d’autres pays occidentaux indiquent que des prisonniers nord-coréens ont été envoyés en Russie en 2024, principalement dans la région de Kursk, pour soutenir l’effort militaire de Moscou contre l’Ukraine.
Éléments et témoignages des transfuges
En janvier, Séoul a fait état de la capture de deux d’entre eux. L’un aurait exprimé le souhait d’une vie normale au Sud, selon un député sud-coréen qui leur avait rendu visite en février. Cette aspiration a été réaffirmée lors d’un entretien pour un documentaire, suivi par son compatriote.
Selon Jang Se-yul, directeur de l’association Gyeore-eol Nation United qui a aidé à organiser l’entretien, les deux transfuges auraient demandé à l’intervieweuse de promettre de revenir les chercher au Sud. L’échange s’est déroulé le 28 octobre à Kiev, dans un lieu non rendu public, où les deux hommes se trouvent actuellement détenus.
Demande de défection et contexte personnel
Selon les éléments recueillis, les deux prisonniers ont souhaité être rapatriés vers le Sud et retrouver des proches. Une version vidéo de l’entretien n’est pas encore publiée à ce stade, mais est attendue dans les semaines à venir. Des photographies transmises par l’organisation montrent l’un des détenus en train de lire des lettres de compatriotes résidant au Sud.
Cadre juridique et citoyenneté des Coréens
La Constitution sud-coréenne précise que tous les Coréens, y compris ceux du Nord, appartiennent à une même nation et disposent des mêmes droits civiques. Séoul rappelle que ce principe s’applique aussi aux prisonniers de guerre en Ukraine.
Ordre présumé et implications
D’après les services de renseignement sud-coréens, les autorités nord-coréennes auraient donné pour instruction à leurs soldats de se suicider afin d’éviter toute capture. Yu Yong-weon, le député qui a rencontré les deux détenus, a indiqué que les renvoyer en Corée du Nord reviendrait à une condamnation à mort.
Du côté nord-coréen, Pyongyang a reconnu l’envoi de militaires en Russie, une admission faite seulement en avril et accompagnée de la reconnaissance que certains avaient trouvé la mort. Le renseignement sud-coréen avance le chiffre d’environ 2 000 soldats tués.