L’homme qui rétrécit (2025) : Jean Dujardin en remake français, approche écologique et existentialiste

Une réinvention nuancée d’un récit culte

Publié en 1956 et adapté au cinéma par Jack Arnold l’année suivante, le roman de Richard Matheson interrogeait la société de son temps à travers un double questionnement: un homme alpha voit son statut vaciller après une mutation provoquée par l’exposition à un nuage radioactif, et s’interroge sur l’avenir de l’espèce humaine à l’ère atomique.

La version 2025, s’éloignant du seul contexte nucléaire pour privilégier une lecture écologique, conserve les motifs essentiels tout en les éclairant sous un angle sensiblement différent.

Le protagoniste, Paul, incarné par Jean Dujardin dans une interprétation introspective, est le dirigeant d’une entreprise de construction navale. Il vit avec son épouse et leur fille. Après une sortie en mer, il est frappé par un phénomène météorologique étrange et commence inexorablement à rapetisser. Les médecins restent déconcertés, et après un échange singulier avec son chat, Paul se retrouve prisonnier de sa cave, luttant pour sortir de cet environnement hostile.

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Des séquences marquantes et une tonalité nouvelle

Certains craignaient que le remake français ne se contente d’accélérer les effets spéciaux. Or, loin d’un simple déploiement numérique, Jan Kounen privilégie une approche plus poétique et sérieuse qui s’oriente vers une fable existentialiste plutôt que vers le seul récit de survie.

Des images qui questionnent l’existence

Si la première moitié peut paraître plus concise dans les rapports familiaux, la suite offre des tableaux à la fois physiques et métaphysiques: Dujardin escalade une paroi en bois comme sur l’Everest, affronte une araignée, lutte contre des fourmis et nage dans un aquarium en compagnie d’un poisson rouge. Ces scènes soulignent la petitesse humaine face à l’immensité.

Des choix qui limitent et surprennent

La portée du film est toutefois atténuée par certains choix dramatiques. La musique d’Alexandre Desplat est jugée trop présente, et la voix off du héros, parfois lourde, impose des réflexions sur la vie, la mort et l’univers qui apparaissent peu subtiles. En posant d’emblée la place minime de Paul dans l’univers et au sein de sa famille, le film semble restreindre le cheminement dramatique du personnage.

Pour autant, l’œuvre conserve une sincérité et une poésie qui demeurent intactes, malgré ces choix.

Note: 3/5

Rafael Wolf/ld

Le film est projeté dans les salles romandes à partir du 29 octobre.