Implants médicaux : progrès, sécurité et suivi à long terme

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Des dispositifs qui sauvent des vies, mais exigent une vigilance soutenue

Les implants médicaux, tels que les pacemakers, les cristallins artificiels, les implants dentaires et les prothèses orthopédiques, ont bouleversé de nombreux domaines de la médecine. Ils apportent des solutions parfois vitales et parfois esthétiques, comme dans le cas des prothèses mammaires. Cependant, le système immunitaire peut réagir à ces corps étrangers, et des observations alimentent le débat sur le suivi à long terme dans un marché estimé à plus de 100 milliards de francs. Des chercheurs évoquent aussi une inflammation chronique de bas grade, mais cette hypothèse n’est pas définitivement tranchée.

Le syndrome ASIA et les symptômes éventuels

Certains patients, à l’instar d’Alicia Vasquez, ont présenté des symptômes variés plusieurs années après la pose d’implants, notamment des troubles digestifs, des allergies, une perte de cheveux, une fatigue importante et une sécheresse oculaire. Cette situation est associée au syndrome ASIA (syndrome auto-immun induit par les adjuvants). L’idée est que des particules peuvent se détacher du silicone des implants mammaires et stimuler le système immunitaire, sans que des marqueurs diagnostiques spécifiques n’existent à ce jour. Selon la doctoresse Patricia Roggero, présidente de Swiss Aesthetic Surgery, un implant demeure un corps étranger malgré les progrès réalisés pour ressembler au naturel. Le diagnostic repose souvent sur l’exclusion d’autres causes et sur l’observation clinique, sans garantie d’affections visibles à l’examen.

Au-delà du silicone : les défis liés à d’autres matériaux

Les complications ne touchent pas uniquement les implants en silicone. Le docteur Michaël Papaloïzos, chirurgien de la main à Genève, rappelle que les implants métalliques peuvent aussi poser problème. Dans le domaine cardio-vasculaire, l’usage des implants s’est étendu et a permis des avancées majeures, tout en comportant des situations où l’appareil doit être retiré. Il affirme qu’il n’existe pas de matériaux parfaitement inertes et que, quelle que soit la catégorie, une inflammation de bas grade peut apparaître à long terme.

Recherche et sécurité: l’exemple unique du GEPROMED

Pour mieux comprendre ces interactions, des centres de recherche analysent les implants retirés. Le GEPROMED de Strasbourg est présenté comme une structure unique en Europe, chargée d’examiner les explants afin de repérer les mécanismes d’échec et d’améliorer la sécurité des dispositifs. Cette collaboration entre cliniciens et ingénieurs est cruciale pour renforcer le suivi des patients, quel que soit le type d’implant.

Concilier innovation et prudence

Les avancées des dispositifs médicaux restent indiscutables, mais une surveillance renforcée, une traçabilité accrue et une recherche continue s’imposent pour optimiser les bénéfices tout en minimisant les risques.

Reportage TV : Raphaëlle Aellig

Adaptation web : Gaëlle Bisson