Église réformée : autorisation d’une étude sur les abus sexuels et spirituels accompagnée d’un crédit jusqu’à 250 000 francs

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APRÈS LES CATHOLIQUES

Avec cette décision, l EERS vise à faire la lumière sur des abus susceptibles d affecter plusieurs institutions religieuses. En septembre 2023, une étude menée par l Université de Zurich estimait que des prêtres et des religieux catholiques avaient commis plus d un millier d abus sexuels en Suisse depuis le milieu du XXe siècle.

La publication avait provoqué une vague de départs au sein de l Église catholique et, parallèlement, chez les réformés. Depuis, le nombre de personnes quittant l Église a fortement diminué, selon les chiffres publiés en septembre dernier par l Institut suisse de sociologie pastorale (SPI).

En Allemagne, des travaux ont aussi révélé des abus dans l Église réformée allemande. En avril 2024, la présidente de l EERS, Rita Famos, a déclaré avoir entendu parler de nombreux cas similaires en Suisse et a estimé que l étude allemande avait ouvert les yeux à l EERS.

Approche et modalités de l appel d offres

En juin 2024, le synode avait initialement refusé de lancer une étude directrice. Un groupe de travail avait été chargé d évaluer l utilité d une telle recherche et a conclu que celle-ci serait utile.

L appel d offres ne fixe pas de méthode et prévoit une démarche interdisciplinaire. Un groupe d accompagnement, composé de représentants des victimes, d experts et de délégués des Églises, suivra l appel d offres et l attribution du mandat.

Cadre fédéral et objectifs de l enquête

Le financement prévu est nettement inférieur à l enveloppe de 1,6 million de francs évoquée l année précédente. L EERS estime que son étude apportera un complément pertinent au mandat de recherche lancé par la Confédération sur les abus sexuels dans divers espaces de socialisation, tels que les Églises, les écoles, les familles et les organisations de loisirs.

Avec cet examen, l EERS entend se concentrer sur le cadre de l Église réformée. L analyse portera aussi sur les victimes adultes, les abus spirituels et des facteurs institutionnels comme des asymétries de pouvoir ou des mécanismes de dissimulation, selon l organisation.

Par ailleurs, en juin dernier, le synode a adopté de nouvelles normes de protection contre les abus, qui définissent des exigences minimales claires en matière de protection, a rappelé l EERS.

ats/miro