Trouble réactionnel de l’attachement (TRA) : comprendre les liens affectifs et les défis relationnels

Le cadre conceptuel du trouble réactionnel de l’attachement (TRA) décrit comment se forment nos liens affectifs dès l’enfance et permet également d’éclairer l’ensemble des relations sociales que nous entretenons tout au long de la vie.
Une perspective sur le TRA et les liens sociaux
Le TRA offre un cadre pour comprendre la manière dont les liens affectifs se construisent et comment ils influencent nos interactions à travers le temps.
Un témoignage sur le burn-out et la santé mentale
Dans le podcast Dingue, Erika, 45 ans, revient sur son parcours. “Je me lève le matin et je suis au bout du rouleau. Cela fait au moins une semaine que je n’ai pas fermé l’œil.” Ce burn-out sévère marque le point de départ d’une exploration plus approfondie de sa santé mentale.
Elle ajoute: “Je ne pouvais plus sortir de chez moi. Manger, c’était un problème. Dormir, c’était un problème. Respirer, c’était un problème.” Ces phrases illustrent l’ampleur de sa détresse et la difficulté à assurer les activités quotidiennes.
Éléments clés du récit
Ces témoignages mettent en lumière l’ampleur des symptômes et les obstacles rencontrés dans la vie courante.
TRA et TSA : diagnostic différentiel et enseignements
Les difficultés relationnelles d’Erika ont d’abord conduit à envisager un autisme. “Être dans le lien avec l’autre, c’est extrêmement compliqué”, explique-t-elle. Toutefois, le diagnostic retenu s’oriente vers des séquelles d’un TRA.
Selon Martin Debbané, professeur à l’Université de Genève, psychologue et psychothérapeute, “le TRA s’articule autour d’expériences qui sont chaotiques, imprévisibles et qui peuvent être effrayantes”.
Le DSM précise que le TRA et le TSA sont mutuellement exclusifs, bien que certains chercheurs contestent aujourd’hui la rigidité de cette séparation.
Diagnostics et implications
Cette distinction officielle sert de guide, tout en reconnaissant que la frontière entre TRA et TSA peut être discutée dans certaines recherches.
Origines et cadre familial
Debbané rappelle que le TRA s’appuie sur des expériences familiales chaotiques et imprévisibles, susceptibles d’être anxiogènes. Pour Erika, l’enfance a été marquée par l’incohérence parentale : “J’ai eu des parents qui étaient à la fois extrêmement envahissants et contrôlants, et en même temps extrêmement fuyants.”
Selon lui, l’objectif thérapeutique consiste à travailler sur des interactions récentes et sur les relations significatives actuelles pour en dégager une compréhension. C’est sur cette base que la personne peut commencer à retisser des liens avec d’autres périodes de sa vie.
Contexte familial et implications thérapeutiques
Cette approche privilégie l’examen des expériences présentes et passées comme levier du rétablissement.
Parcours de rétablissement et perspectives
Malgré les obstacles, Erika progresse dans son parcours et souligne que ce trouble peut aussi révéler certaines qualités, notamment une sensibilité accrue et une capacité d’empathie.
Elle affirme : “J’ai l’impression d’avoir une capacité d’empathie, même envers mes parents ou certaines personnes qui n’ont pas été empathiques avec moi. La grande capacité que j’ai, c’est de voir le plein potentiel en chacun.”
Résonances et compétences développées
Ce témoignage illustre comment le chemin du rétablissement peut aussi renforcer l’écoute et la compréhension d’autrui.