Pour beaucoup, la hausse des primes sera plus forte qu’annoncé

Il va falloir payer en moyenne 23 francs de plus par mois, même avec l’assurance
la moins chère.
Il va falloir payer en moyenne 23 francs de plus par mois, même avec l’assurance
la moins chère.
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Mauvaise nouvelle pour la plupart des assurés: la hausse des primes
d’assurance-maladie sera dans les faits bien plus forte qu’annoncé
officiellement. Alors que le Conseil fédéral a parlé, fin septembre, d’une
augmentation moyenne de 4,4% pour 2026
,
toutes primes et toutes franchises confondues, une étude du cabinet Deloitte
Suisse
révèle jeudi que les primes les plus avantageuses – que choisissent la plupart
des Suisses – grimperont en réalité de 7,1%. Pour un ménage, cela représente en
moyenne 23 francs de plus par mois.
Mais il y a de fortes disparités régionales. Alors qu’à Zoug, les assurés
verront leurs primes fortement baisser grâce à un coup de pouce financier des
autorités, ceux des autres cantons, comme le Tessin ou le Valais, doivent
s’attendre à de fortes augmentations. «Le fardeau des primes n’est pas seulement
le fruit de l’évolution des coûts de la santé, mais s’explique également par les
conditions-cadres régionales et politiques», souligne Marcel Thom, expert chez
Deloitte.
En Valais, les assurés qui optent pour le tarif le plus avantageux auprès de
l’assureur le moins cher paieront 35 francs de plus. Dans le canton de Vaud,
c’est à peine moins, avec 33 francs de plus à débourser pour la zone 2.
En Valais, les assurés qui optent pour le tarif le plus avantageux auprès de
l’assureur le moins cher paieront 35 francs de plus. Dans le canton de Vaud,
c’est à peine moins, avec 33 francs de plus à débourser pour la zone 2.
L’enquête met également en lumière une forte propension à changer d’assurance
pour 2026. Ainsi, entre 7 et 10% des assurés, soit près de 900’000 personnes,
devraient changer de caisse. Selon l’analyse de Deloitte, les Suisses se
décident dès que la hausse dépasse 30 francs par mois. Mais autre fait frappant
de l’étude: les écarts de prix entre les primes les plus basses des assureurs se
réduisent de plus en plus.
De plus, le secteur s’est refait une santé. En effet, la solvabilité des
assureurs s’est nettement renforcée, en raison de réserves accrues et de
nouvelles méthodes de calcul de l’OFSP. En moyenne, le taux de solvabilité
progresse de 25%, selon l’étude.
LE DÉMARCHAGE ILLÉGAL RESTE PRATIQUÉ
Enfin, le rapport pointe le démarchage téléphonique illégal, toujours répandu
malgré le durcissement des dispositions légales en la matière: 44% des sondés
disent avoir reçu au moins un appel non sollicité cette année alors qu’ils sont
interdits. Point particulièrement critique, 70% des personnes qui ont accepté un
entretien ne se souviennent pas avoir reçu par la suite un compte rendu, alors
que c’est obligatoire. «L’interdiction du démarchage téléphonique non sollicité
semble avoir peu d’effet dans la pratique», constate Marcel Thom. Selon lui, «le
nombre élevé d’appels non sollicités porte un coup à la confiance accordée au
secteur».