Le français progresse dans les communes germanophones du Seeland et de Biel/Bienne, baromètre du Forum du bilinguisme

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Contexte régional et portée du baromètre

Selon le Forum du bilinguisme, mandaté par le Conseil des affaires francophones à Bienne et par l’association seeland.biel/bienne, la dynamique du bilinguisme concerne l’ensemble de la région et ses 61 communes, dont 59 germanophones et 2 bilingues (Bienne et Evilard).

Évolution du recours au français et répartition linguistique

Sur les 46 communes ayant participé à l’enquête (environ 75,4%), 31 affichent une part de francophones inférieure à 1 %, 10 affichent une part comprise entre 10 % et 20 %, et cinq communes dépassent 21 % de résidents dont le français est la langue officielle.

À Bienne, la proportion de habitants utilisant le français comme langue administrative est passée de 43,9 % fin 2023 à 44,4 % fin 2024. L’étude rappelle que Biel/Bienne et le Seeland constituent des zones marquées par cette évolution plurilingue.

Communication en français dans les communes germanophones

La majorité des communes germanophones communiquent principalement en allemand sur leurs sites et leurs publications officielles. Quatre d’entre elles proposent toutefois des contenus en français.

A Nidau, commune germanophone jouxtant Bienne, plus de 25 % de la population s’exprime en français. Sur leur site, les services indiquent pouvoir répondre dans la langue des usagers et que certains documents sont disponibles en français, avec d’autres à venir.

Des communes voisines de Bienne comme Port et Brügg présentent aussi une part élevée de francophones. Cette proportion est également marquée dans des communes limitrophes du canton de Neuchâtel, comme Gals et Gampelen, où les résidents choisissent parfois ce cadre pour des raisons fiscales ou de logement.

Scolarisation des francophones

Au niveau éducatif, l’enseignement se fait majoritairement en allemand. Néanmoins, des partenariats avec d’autres communes permettent localement une scolarisation en français, selon l’étude réalisée entre juin et août 2024 et présentée aux communes au début de la semaine.

Concernant les connaissances linguistiques internes, 27 communes estiment que plus de 70 % de leur personnel administratif maîtrise les bases orales de la deuxième langue officielle. Seules huit communes proposent une formation continue dans ce domaine.

Manque de moyens financiers et perspectives

Face à la progression du nombre d’habitants francophones, plusieurs communes signalent un besoin accru de soutien linguistique et d’offres bilingues, citant des contraintes en ressources financières et humaines liées à la formation du personnel, à la traduction et à la communication. Des outils numériques, y compris l’intelligence artificielle, sont de plus en plus utilisés.

Les auteurs du baromètre proposent plusieurs axes de réflexion: sensibiliser les administrations et la population aux enjeux du bilinguisme dans le cadre régional, promouvoir une communication bilingue dans les domaines jugés prioritaires et soutenir les échanges linguistiques entre élèves.

Valeur et potentiel du plurilinguisme

Le rapport souligne que le bilinguisme, parfois perçu comme un défi, constitue aussi une marque distinctive pour le Seeland bernois. Il est associé à une richesse culturelle, à une cohésion sociale renforcée et à l’attractivité territoriale de la région.

Les auteurs estiment que le développement du plurilinguisme doit s’inscrire dans le cadre légal, en tenant compte des ressources disponibles et des choix pris par les communes.